C’était en quelque sorte une suite logique ?
« Je ne m’attendais pas à si bien. A Brno, on s’attendait à bien, mais ça n’a pas marché. Ça ne veut pas dire que je n’étais pas motivé pour Silverstone, mais je ne me voyais pas aussi bien.
Tu as réalisé ta première pole position en Moto2 (après 4 en 125), avec la deuxième plus grande avance de l’année en 0.373. Seul Rabat avait fait mieux chez lui à Barcelone, 0.5 devant Kallio. Ce même Kallio, deuxième temps à Silverstone derrière toi, a dit qu’en raison de la température assez basse de la piste, la limite était difficile à trouver pour l’avant. Comment as-tu solutionné ce problème ?
« Je ne me suis pas posé la question. En fait, c’était le meilleur moyen de ne pas avoir le problème. Le matin j’avais roulé avec des pneus usés, surtout l’arrière, et j’étais un peu nerveux. Le team m’a dit, surtout Laurent, de me calmer parce que j’allais vite. J’avais des soucis, mais en fonction du nombre de tours qu’avait le pneu, c’était sans doute normal.
« J’ai attaqué la qualif avec des pneus neufs et je me suis senti bien. Il y avait des gens qui attendaient ma roue, j’ai roulé et fait d’entrée un bon chrono en 2’07.5. J’avais une bonne avance, donc je suis rentré pour souffler et prendre de l’air. Ensuite stratégiquement je suis reparti pour améliorer et ça s’est exactement passé comme ça. C’était une qualif idéale, en gagnant encore 5 dixièmes de mieux, ce qui a été surprenant.
« La pole position était presque assurée. Mais dans les 8 dernières minutes j’ai quand même été soucieux car Rabat pouvait me battre. En début d’année j’étais en tête des qualifications quand il a amélioré dans le dernier tour. Là ça n’a pas été le cas et j’ai été content de cette pole position car c’est une performance que je suis allé chercher, en me sentant bien, et ça a payé. C’est agréable quand ça paie ! C’est bon.
En course, tu avais choisi le pneu arrière tendre, comme Corsi, Luthi et Lowes, mais contrairement à Rabat, Kallio et Vinales qui avaient préféré un dur. Ça a fait une grosse différence, par exemple en fin de course ?
« Je ne pense pas. En fin de course, je n’avais pas le droit à l’erreur par rapport à eux. Ils pouvaient couper la trajectoire et fermer les portes sans pour autant perdre trop de temps. Mais je me sentais bien et je pouvais garder une trajectoire très correcte malgré le déficit de vitesse. C’était ça en fait le plus difficile. Quand j’ai fait une erreur à trois tours de fin en écartant, c’était foutu. Ce n’est pas dû au choix du pneu. Si j’avais pris un pneu plus dur, je ne serais pas resté dans le groupe de tête. Dans le groupe que tu as cité, Luthi est sur Suter, Corsi sur Kalex mais il préfère les pneus tendres, et Lowes sur la Speed Up. Ils vont très vite, mais toujours avec le pneu tendre.
Ta moto semblait avoir plus de mal à déboîter que celles de tes adversaires directs à l’accélération dans les lignes droites. C’était une impression ?
« Non, pas seulement. C’est ça qui a rendu ma course difficile et qui m’a empêché de lutter dans les derniers tours. Les autres ont pu accélérer mieux et utiliser leur moto un peu plus. Je n’ai fait qu’une seule erreur, mais je n’ai ensuite jamais pu revenir. Il n’y avait pas ce jour-là une grande différence entre les Suter et les Kalex, d’autant plus que je me sentais bien et qu’on avait trouvé une bonne mise au point. Je pouvais être avec eux, mais le manque de vitesse rendait les choses encore plus difficiles. Je pouvais au mieux rester derrière les autres en ligne droite, alors que quand les autres étaient derrière moi, ils me doublaient. A moto égale, quand on prend une aspiration, on peut se décaler. Moi je prenais l’aspiration, mais je n’ai jamais pu me décaler, alors qu’eux même sans réfléchir ils me passaient à chaque fois. »
Par respect pour son équipe actuelle, Johann a souhaité ne pas s’exprimer sur ses perspectives pour 2015.
Photo : Johann avec Kallio, Rabat, Cortese, Lowes, Vinales au début du GP de Silverstone.
Original enclosures: |
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